Dimanche 7 mars 1999     FERKE - SIKASSO   (10 heures - 250 kms)

Il fait chaud et on doit souvent s'arrêter pour des ennuis mécaniques. Non seulement la voiture à beaucoup de mal à démarrer mais en plus on crève deux fois. On traverse de jolis villages dont les cases sont hautes, en terres et toits faits de paille, en forme de chapeaux chinois. A 15 heures, nous sommes à SIKASSO. Le "Solo Khan Hôtel" est juste à côté de la gare routière donc pratique mais pas très propre, sans eau courante. Des familles entière occupent les chambres. C'est particulièrement bruyant. La ville n'a rien d'agréable non plus, sale et moche !

Lundi 8 mars 1999     SIKASSO - BAMAKO   (6 heures - 380 kms)

Dés 5 heures 30, on est réveillés par des gens qui crient dans la rue. A 7 heures 15 nous sommes à la gare routière. Le bus prévu à 8 heures part avec une heure de retard. Il fait vite chaud, très chaud. Les paysages sont de plus en plus arides. Tout le long du trajet, des petits villages de cases. On s'arrête souvent, aux postes de police ou bien pour prendre et déposer des passagers. Ces moments sont très pénibles, pas d'air, et cette chaleur si étouffante... A 15 heures, arrivée à BAMAKO, la capitale. Nous devons prendre un taxi jusqu'à l'hôtel, la gare routière étant trop éloignée du centre ville. En marchandant ferme, on passe de 3000 à 1000 CFA. Nous trouvons à nous loger dans le centre d'accueil catholique des soeurs blanches pour 3000 CFA (30 Francs Français).

Mardi 9 mars 1999     BAMAKO

Lever à 6 heures 30. Pas de grâce matinée aujourd'hui , nous devons nous rendre à l'ambassade du BURKINA FASO pour l'obtention des visas. Les taxis sont trop chers. Nous nous déplaçons en "bâché" ou en "bamabus", ou encore en "tababus" (il n'existe pas vraiment de différence entre les deux derniers). Le visa peut-être fait dans la journée mais nous devons nous rendre à la banque avant la fermeture, soit 12 heures 30, et pour cela, le passeport est indispensable. Et hop, nous reprenons le chemin de l'hôtel. Il faut grimper dans un "bamabus" mais c'est l'heure de pointe et ils sont pris d'assaut. Par chance, une voiture s'arrête. Nous voyant ennuyés, le chauffeur propose de nous conduire à la banque. Dans les rues, une manifestation d'étudiants. Les "CRS" sont en alerte, des pneus de voitures brûlent, il faut faire attention. C'est la pagaille partout. Notre chauffeur improvisé ne veut pas nous laisser tout seuls dans cette tension. Après la banque, nous courrons à la voiture car des affrontements menacent d'éclater. Puis il nous ramène à l'ambassade où le quartier semble plus calme. Après un bon petit déjeuner, retour à l'ambassade pour récupérer les passeports. Quelques courses dans un supermarché puis opération Internet (20 Francs Français de l'heure, ce n'est pas cher) avant de reprendre un "bamabus" pour le centre ville. Des courriers de la famille nous attendent en poste restante.

Mercredi 10 mars 1999     BAMAKO

Le lendemain, grâce matinée. Il y avait longtemps. Nous repartons à la poste restante récupérer d'autres lettres de France. Puis balade jusqu'au centre culturel français. Que la ville est moche ! Circulation difficile, pas de trottoir, chaleur... On est mieux au centre catholique où il y a une petite coure agréable et quelques touristes avec qui nous pouvons discuter.

Jeudi 11 mars 1999     BAMAKO - SEGOU   (3 heures)

Lever tôt (5 heures 30). A 6 heures 50, départ du bus pour SEGOU. C'est rapide, aucun arrêt. Nous y sommes à 10 heures. Nous prenons une chambre au "Grand Hôtel de France", en plein centre ville. Un endroit bien confortable. La ville est bien agréable, calme, située sur les bords du fleuve Niger. On se retrouve avec deux Allemands rencontrés hier, au centre catholique. Quel plaisir de prendre une tasse de thé face au fleuve, à l'ombre sur une terrasse. Jusqu'à 16 heures, il fait de toute façon trop chaud pour faire quoi que ce soit. Puis balade dans les environs. Le soir, spaghettis et frites dans un petit resto, quel régal !

Vendredi 12 mars 1999     BAMAKO - SEGOU   (3 heures)

Ce matin, nous allons acheter nos billets de bus pour MOPTI. Départ tout à l'heure, à 10 heures 30. Mais de retour à l'hôtel, nous rencontrons Michel, un ami qui faisait parti du convoi "Maroc - Mauritanie". Il nous apprend que Fabrice, Marc et "bonbon rose"sont là. Du coup, retour à la gare routière pour nous faire rembourser nos billets de bus. Pas question de partir comme ça, sans avoir revu nos compagnons qui ont partagé nos premières aventures en Afrique.

Plus tard, déception. Marc a dû retourner à BAMAKO en urgence, pour aller chez le dentiste. On les a loupés de peu. Tant pis, nous laissons un message à leur attention à l'hôtel, au cas où ils repassent par ici. Aux heures chaudes, on se réunit avec Michel et d'autres Français autour d'une bonne boisson fraîche. On avait l'intention de faire un peu de courrier, mais finalement, pas le temps.

Samedi 13 mars 1999     SEGOU - MOPTI   (6 heures)

Pas d'eau à l'hôtel, on part sans avoir pu prendre une douche. Le bus part à 11 heures 30. Les paysages sont chouettes, on aime traverser les petits villages maliens posé sur ce sol si sec. Chaque arrêt aux postes de police sont une torture tant il fait chaud. A 17 heures 30, nous arrivons à MOPTI. Comme partout, il faut d'abord se signaler à la Police qui tamponne notre passeport d'un "vu au passage". Parfois, comme ici, ce tampon est payant (10 Francs Français) et obligatoire. Le flic est drôle. Il nous parle un long moment de mariage puis comme nous sommes sympas, téléphone à un hôtel pour tenter de nous obtenir un "prix spécial". "j'ai deux éléments devant moi....dit-il" Finalement, c'est trop cher. On se retrouve à l'hôtel de passe "Bar Mali" qui est loin d'être un luxe mais suffisant. Le soir, repas de riz blanc et chose grise (pas mauvaise !).

Dimanche 14 mars 1999     MOPTI - DJENNE   (2 heures 45)

A 5 heures 30, nous partons à pieds pour la gare routière. La ville s'éveille doucement, il fait encore bon. A 7 heures 15, départ du taxi brousse. Nous voyageons avec deux autres Français, Stéphanie et Maxime. Un bac nous permet de traverser la rivière. A 10 heures 30, nous arrivons à DJENNE. Nous trouvons un hébergement dans le seul campement de la ville. Les chambres sont trop chères, on se contente d'un matelas sur la terrasse, à la belle étoile. L'endroit est touristiques, on rencontre du monde. Lorsqu'il fait plus frais, balade dans les ruelles étroites de la ville. Difficile d'échapper aux guides qui ne nous lâchent pas. Le soir, Ricard en apéritif en compagnie de Stéphanie et Maxime, puis repas suivi d'un thé à la menthe avant de nous allonger sur une paillasse. A peine endormis, installés dans nos sacs de couchage, des gouttes de pluies se font sentir. Vite, on remballe tout. Finalement, fausse alerte, ça se limite à quelques gouttes, on se réinstalle sur le toit.

Lundi 15 mars 1999     DJENNE - SEVARE

Lever tôt. Après un bon petit déjeuner, balade au marché très coloré, au pied de la grande mosquée. On tente d'acheter des timbres à la poste mais visiblement, l'employé préfère lire son courrier plutôt que servir les clients. On abandonne l'idée du timbre ! En fin de matinée, il se met à pleuvoir. A 15 heures, toujours accompagnés de Maxime et Stéphanie, nous partons pour SEVARE, à 7 kilomètres de MOPTI. Deux autres touristes sont également du voyage. A 4, nous partageons une chambre à l'hôtel "Teranga". Là aussi, il est difficile d'échapper aux différents guides qui proposent des excursions au pays Dogon. Les tarifs sont chers et pour marchander, de longues discussions qui n'aboutissent à rien sont nécessaires. Les gens sont saoulant. Pas d'électricité et repas aux bougies.

Mardi 16 mars 1999     SEVARE - BANDIAGARA   (1 heure - 45 kms)

Nous avons passé la nuit par terre, tous les quatre. A 5 heures 30, réveil et à 7 heures, le taxi part. A BANDIAGARA, nous trouvons rapidement un guide pour une excursion au pays Dogon. Le tarif convient à tout le monde, il faut quand même débourser 75000 CFA (750 Francs Français) pour 4 personnes, pour deux jours. Un taxi nous conduit au premier village Dogon : DJIGUIBOMBO. Notre guide, Kaou nous fait visiter et nous présente au chef à qui on offre des noix de Coca. Il se régale avec, pas nous ! On boit du thé et prenons un repas de riz. A 14 heures 30, nous entamons une marche de 6 kilomètres. On descend la falaise pour se retrouver dans un second village : KANI - KOMBOLE. Balade aux alentours, on s'amuse avec les gamins, on discute avec les habitants. Sur les parois de la falaise, demeurent les restes d'anciennes maisons Dogon. La nuit tombée, des femmes dansent en rond, on participe aussi un moment. Le ciel est étoilé, on installe des paillasse, sur la terrasse. Mais le vent glacé nous fait vite redescendre, par une sorte d'échelle, dans le noir. Qu'il fait froid. On est plein de poussière et pas moyen de dormir.

Mercredi 17 mars 1999     KANI - MOPTI

Après un petit déjeuner consistant, il faut repartir et remonter toute la falaise. Il nous faut un peu plus d'une heure pour regagner DJIGUIBOMBO. Là, un taxi nous récupère, et nous conduit à BANDIAGARA. Puis il est l'heure des adieux à Stéphanie et Maxime. Nous rentrons à MOPTI en "bâché". On reprend une chambre au "Bar Mali" et on commence à se renseigner sur les moyens de se rendre à TOMBOUCTOU.

Jeudi 18 mars 1999     MOPTI - TOMBOUCTOU   (16 heures 30)

Lever à 7 heures. On n'est jamais tranquille, déjà les guides nous entourent. A la gare routière, on réserve nos places dans un 4 X 4 pour TOMBOUCTOU. A 14 heures, sacs sur le dos, nous voici repartis pour la gare routière. Après deux heures d'attente, on s'entasse à l'arrière d'un 4 X 4 bâché. Vers 18 heures, arrêt dans le dernier village avant d'entamer la piste pour un rapide repas. Le chauffeur connaît parfaitement le parcourt. la nuit est tombée mais il fonce à travers les buissons et le sable. On est secoués, nos jambes sont entremêlées, Thierry ne trouve pas la moindre place pour les siennes ! Vers minuit, arrêt dans un village. Il fait froid. La piste est longue et sablonneuse...

Vendredi 19 mars 1999     TOMBOUCTOU

A 3 heures 45, nous arrivons près du fleuve. Il faut attendre le jour pour prendre le bac. On s'allonge sur une natte, près d'une hutte. Des nomades sont installés ici. Qu'il fait froid ! Vers 7 heures30, nous laissons le 4X4 pour la pirogue. Un hippopotame prend tranquillement son bain. De l'autre côté, à KORIOUME, un bâché nous permet de rallier TOMBOUCTOU, distant de 11 kilomètres. Dés 8 heures 30, à notre arrivée, les guides ne manquent pas, et les gamins réclament des cadeaux. C'est pénible. Nous prenons à l'hôtel Bouctou. On découvre cette petite ville ensablée, loin de tout. Malgré la fatigue, balade au marché, dans les ruelles. Pendant les heures chaudes, on reste à l'hôtel. Fatigués, on dort deux heures avant de trouver la force de prendre une douche et faire un peu de lavage. On ne ressort que vers 17 heures prendre un thé. Il faut des heures pour le préparer !

Samedi 20 mars 1999     TOMBOUCTOU

Réveil à 9 heures. Difficile de prendre un petit déjeuner tranquillement, sans être assaillis pas les guides et les gamins. Puis on va se signaler à la Police. Certains flics jouent aux échecs pendant que d'autres sont occupés à regarder une vieille télévision et celui qui nous reçoit est loin d'être aimable.

Dimanche 21 mars 1999     TOMBOUCTOU

Aujourd'hui, on se renseigne sur les possibilités d'aller à GAO. Aucun véhicule n'est prévu pour les jours à venir. On prend le rythme Africain. On sort le matin de bonne heure, et en soirée à partir de 16 heures 30. Le reste du temps il fait trop chaud, d'ailleurs tout est endormi. Dès 6 heures 30, nous passons notre temps à chercher un véhicule pour GAO. On frappe aux portes de toutes les O.N.G. mais ils ne prévoient aucune mission dans les jours à venir. Il y aurait une possibilité par le fleuve, mais le niveau de l'eau est trop bas en cette saison. Certaine personnes nous proposent la location d'un 4X4 avec chauffeur mais le prix est exorbitant. Si d'ici ce soir nous n'avons toujours rien, nous prendrons l'avion demain.

Mardi 23 mars 1999     TOMBOUCTOU - GAO   (1 heure - avion Air Mali)

A 7 heures 30, nous attendons l'ouverture de l'agence qui vend les billets d'avion et réservons les billets pour le vol de 10 heures. Il nous en coûte 370 Francs Français par personne. L'aérogare est toute petite, au milieu du désert. Nous attendons l'avion de BAMAKO qui n'arrive qu'à midi. Un ministre en descend, il est attendu par tout un cortège. Nous embarquons dans un vieil appareil de fabrication russe, à hélices. Nous ne sommes que quelques passagers à bord. Décollage à 12 heures 30. Durant une heure, nous survolons le désert, ses dunes et le fleuve Niger. A 13 heures 30, nous nous retrouvons perdus, dans l'aéroport vide de GAO. On embarque à l'arrière d'un pick-up qui conduit également les pilotes. Tout le monde est déposé au seul hôtel de la ville, l'Atlantide. Pour 10000 CFA (100 Francs Français), les chambres sont poussiéreuses. Une douche sale, dont la porte ne ferme pas et sans lumière est par contre à notre disposition à l'étage du dessous. A la gare routière, nous réservons nos billets pour MOPTI, puis nous allons nous faire enregistrer à la Police. Pour finir, balade dans les rues poussiéreuses.

Mercredi 24 mars 1999     GAO - MOPTI   (14 heures - 580 kms)

Dés 7 heures, nous sommes à la gare routière. Le minibus ne part qu'à 10 heures 15. On commence par la traversée du fleuve Niger par le bac, puis nous retrouvons la route goudronnée. Quelle chaleur et on ne dépasse pas les 50 km/h. On boit tellement qu'il ne reste plus une goutte d'eau et la chaleur est difficilement supportable. Les heures ne passent pas vite, la route est si longue, ça n'en finit pas, on a SOIF, SOIF, SOIF, que c'est dur ! De temps en temps, des chameaux traversent la route. Dans un village, on se fait remplir une bouteille. L'eau est marron et provient d'une marre. Heureusement, on a une paille filtrante. On peut enfin boire un peu. La chaleur est si intense que personne ne parle. On évite le moindre mouvement, on respire doucement et tous les 5 kilomètres sont marqués d'une borne. Ainsi, on avance, lentement... Au fond, de grands rochers se dessinent. L'un d'eux est le plus haut sommet du MALI et un autre représente la fameuse main de "Fatma". Des villages sont nichés au pied. C'est superbe. Dommage que nous ne soyons pas dans de meilleures conditions pour l'apprécier d'avantage. A 16 heures, le soleil commence à baisser. Au fur et à mesure, l'air devient plus respirable, on commence à se sentir mieux. Vers 20 heures, on arrive à la première grande ville : DOUENTZA. On peut enfin boire un coca (chaud). Il reste 160 km. On atteint les 60 km/h, un record. A minuit 15, nous débarquons à MOPTI, encore tout engourdis. On se rend une fois de plus au "Bar-Mali". Deux priorités : boire de l'eau minérale fraîche et prendre une douche. On se couche à 2 heures du matin.

Jeudi 25 mars 1999     MOPTI

Le lendemain, l'eau ne marche pas. Nous sommes privés de douche. On transpire alors un pastis à 3 Francs Français est le bienvenu. L'après-midi, il fait trop chaud pour sortir. On attend avec impatience que l'eau revienne. Le soir, l'électricité fonctionne de nouveau et on apprécie le ventilateur. Au menu ce soir : omelette et thé. A 21 heures, toujours pas d'eau. A 1 heure du matin, on peut enfin se laver !

Vendredi 26 mars 1999     MOPTI - OUAHIGOUYA

A 8 heures 15, départ en bâché pour KORO, poste frontière du MALI. La piste nous conduit à travers les villages Dogons, c'est tellement isolé et sec, loin du monde moderne. A 12 heures 45, on arrive à KORO, au bout de la piste de sable. Puis il faut attendre le bus pour OUAHIGOUYA prévu à 15 heures. On passe à la Police et prenons le thé avec les flics. On est encore couverts de poussière et avec en plus cette chaleur ! KORO est une petite ville avec des rues larges, non goudronnées et si vide qu'elle a des allures de ville fantôme. A 15 heures précises, départ du bus. La piste n'est pas en bon état, on est encore bien secoués. La douane du BURKINA est vite passée. Il ne reste que 35 kilomètres de bonne piste.