Vendredi 26 mars 1999     MOPTI - OUAHIGOUYA

A 17 heures 45, nous arrivons à OUAHIGOUYA. On prend une chambre au "Dunia Hôtel", pour 60 Francs Français, c'est le grand luxe avec ventilateur, salle de bain privée et même une piscine. Une grande lessive s'impose avant de pouvoir se désaltérer avec un bon coca bien frais. Les gens ont l'air bien sympathiques. On n'est plus ennuyés par les guides et personne ne nous demande le moindre sou.

Samedi 27 mars 1999     OUAHIGOUYA - DJIBO   (3 heures 30)

Café à la gare routière en attendant que le taxi-brousse se remplisse. A 10 heures 30, départ. On est entassés à 11, que de monde là-dedans ! Et les vitres ne s'ouvrent pas. On suit une piste de terre rouge, en passant par les villages de cases. Nous sommes dans la région du SAHEL. Malgré la chaleur, l'ambiance bat son plein dans la voiture. Un passager met en marche sa radio, nous écoutons de vieilles chansons pour enfants, les gens crient et rient. Lors d'un arrêt, un autre passager sort une grande bouteille de Pastis, un grand verre qu'il remplit entièrement et le boit comme s'il s'agissait de jus de fruit, sans ajouter la moindre goutte d'eau. Et tout le monde en fait autant, sauf nous ! Après, la discussion est encore plus animée. Vers 14 heures, nous sommes enfin à DJIBO. On se retrouve dans un petit hôtel. Betty a un coup de fatigue, la voici un peu malade. Horreur, pas d'eau courante, ni électricité, donc sans ventilateur. On transpire. Betty reste allongée tout l'après-midi, plus de force...

Dimanche 28 mars 1999     OUAHIGOUYA

Après une bonne nuit de repos, ça va mieux. Aujourd'hui, c'est la fête musulmane du Tabaski (fête du mouton). Les gens ont sorti leurs plus beaux habits et vont prier. Nous, nous partons à la recherche d'un hôtel avec des douches. Mais la ville est petite, il n'y a rien. Pourtant, on trouve notre bonheur à la base de la Croix Rouge. La chambre est à 23 Francs Français, on est les seuls pensionnaires. Entre deux coupures d'eau, la douche fonctionne parfaitement. Ça fait du bien. C'est aussi le seul endroit où l'on trouve des bières bien fraîches (enfin, par bien frais il faut toujours entendre plus froid que la température extérieure). Après la prière, de riches musulmans viennent se désaltérer et nous offrent une bière. Il se demandent ce que nous faisons ici dans ce coin perdu du SAHEL, et comment nous pouvons trouver si intéressant de voyager en permanence tels des petits pois dans leur boîte. L'après-midi, pas question de sortir, la chaleur est trop forte et d'ailleurs, tout est désert. Le soir, on ressort en ville pour manger. Mais à cause de la fête, pas moyen de trouver quoi que ce soit. On n'a rien mangé depuis hier ! On se contente d'un thé, de pain sec et d'un coca cola chaud. Une coupure d'électricité laisse la ville dans le noir. Sans le ventilateur, on transpire.

Lundi 29 mars 1999     DJIBO - OUAGADOUGOU   (5 heures 45 - 200 kms)

Lever à 5 heures 30, l'heure la plus agréable, il fait bon. A 6 heures 40, le bus part pour OUAGADOUGOU. On repart sur la piste de terre rouge en s'arrêtant dans les villages prendre des passagers. Un problème mécanique nous ralentit. Puis ça n'avance pas bien vite (38 kilomètres en 1 heure 30). Les derniers kilomètres nous paraissent bien longs. A 12 heures 30, nous voici enfin à destination. Un taxi nous dépose à l'hôtel de la paix, dans le centre ville. On a tout ce qu'il faut. On se sent tout de suite bien. Dans le supermarché, on se fait mal aux yeux à regarder de bonnes choses telles que du fromage ou du saucisson ! Dans un petit resto, on s'offre pour vraiment pas cher un bon repas avec foie, frites, steak, thé, coca, un festin après avoir passé 3 jours à se contenter de biscuits et du pain. D'après la météo, il faisait plus de 40°C aujourd'hui, à OUAGADOUGOU.

Mardi 30 mars 1999     OUAGADOUGOU

Aujourd'hui, repos et petit déjeuner chez "Rial", notre resto préféré. Puis balade à la recherche d'Internet, visite des supermarchés climatisés... A OUAGADOUGOU, on se sent vraiment bien. La ville bouge, il y a des cinémas, on peut sortir le soir dans les maquis...

Mercredi 31 mars 1999     OUAGADOUGOU - DORI   (5 heures 30 - 261 kms)

A 7 heures, nous quittons l'hôtel pour aller à la gare routière. Le premier bus est déjà complet, on doit attendre le prochain, à 13 heures 30. En attendant, on en profite pour aller à la banque, tenter une connexion à Internet mais sans succès, et petit déjeuner chez "Rial". A 14 heures, le départ est donné. Il y a en fait deux bus qui partent en même temps. Nos sacs sont chargés sur l'un et nous sommes inscrits pour l'autre. On nous assure que les bus se suivront tout le temps. A regrets, nous abandonnons donc nos chers sacs. Jusqu'à KAYA, la route est goudronnée. Lors des arrêts imposés par la police, le bus est un vrai four. C'est long. Puis c'est la piste. La poussière s'infiltre, ça fonce et à l'arrière, ça saute beaucoup ! Nous voici de nouveau au SAHEL. La vie qui s'écoule sur cette terre sèche où rien ne pousse semble bien difficile. Et la chaleur écrasante qui règne en permanence rend la région désolée et coupée du reste du pays. C'est impressionnant ! A 19 heures 30, nos sacs et nous débarquons ensemble à DORI. Il fait nuit, nous ne savons pas où aller. On finit par trouver par hasard "l'Auberge". C'est pas cher, on a une douche à l'intérieur, mais pas de ventilateur. Les toilettes sont à l'autre bout des chambres (composées de petites cases individuelles) mais ça grouille de cafards. Sortie en ville boire une boisson fraîche, un thé, un autre thé et une bière. On avait TRES SOIF !

Jeudi 1er avril 1999     DORI - GOROM GOROM   (2 heures - 55 kms) - DORI

Réveil à 5 heures 30. A 7 heures, nous partons, entassés dans un bâché, pour GOROM GOROM, où se tient un grand marché. La piste le prolonge, et s'enfonce dans le SAHEL. A 9 heures, nous arrivons à l'entrée de la ville, arrêt obligatoire au contrôle de police. Le policier de service nous demande de payer une "taxe de campement" de 1000 CFA soient 10 Francs Français. Comme nous ne comptons pas passer la nuit en ville, nous refusons de payer. Nous contestons tellement que le flic nous envoie voir le préfet, dans le bâtiment en face. Après avoir parlé à plusieurs personnes, on finit par être reçu personnellement par le préfet. Il se montre sympa, ouvert, compréhensif. Il a également fonction de Secrétaire Général de la Province de GOROM. Comme il a voyagé, il sait que nulle part l'argent tombe de ciel et comprend que le fait d'imposer une taxe peut décourager les quelques visiteurs. La ville a pourtant besoin du tourisme pour permettre un développement. Nous sommes finalement exemptés de la taxe, et il en sera de même pour tous les prochains touristes qui viendront le temps d'une journée. Tout ça pour 10 Francs Français pourrait-on se dire, mais 1000 CFA c'est beaucoup en Afrique ! Et on a perdu une heure, mais ici, une heure qu'est-ce que c'est ? Rien ! La ville est petite, dans le sable, et son grand marché bien coloré tient une grande importance. De nombreuses Ethnies (Peuls, Touaregs...) s'y retrouvent et pratiquent leur propre commerce. On trouve de tout, y compris les animaux, moutons, chameaux... Ici aussi, les gamins ont dans l'idée que touriste = argent, alors ils nous suivent sans cesse. A 16 heures, nous reprenons le bus du retour. C'est lent, il faut même marcher pour alléger le véhicule et éviter l'enlisement. Nous sommes à DORI vers 18 heures.

Vendredi 2 avril 1999     DORI - OUAGADOUGOU   (5 heures 15)

Ce matin encore, réveil à 5 heures et à 7 heures précises, le bus démarre. On reprend cette même piste rouge ondulée.

A 12 heures 15, nous sommes à OUAGADOUGOU. Pas besoin de chercher quoi que ce soit, on a déjà nos repères ici. On retrouve notre petit resto, le cinéma, et les pastis à 1 Franc Français en guise d'apéritif.

Dimanche 4 avril 1999     OUAGADOUGOU - BOBO DIOULASSO   (4 heures 45)

Nous prenons le bus à 6 heures 45. La route est goudronnée, ça roule vite et bien. Très peu d'arrêts. A 11 heures 30, nous sommes à BOBO DIOULASSO et un taxi nous conduit dans un hôtel au centre ville, pas cher et confortable, avec une grande chambre ventilée. C'est au tour de Thierry d'être fatigué, alors repos. Le soir on sort un peu, la ville est animée, la musique s'échappe des maquis. Une bière est la bienvenue, nous apprécions l'ambiance. Mais en ce jour de Pâques, les petits oeufs en chocolat nous manquent.

Lundi 5 avril 1999     BOBO DIOULASSO

Ce matin, repos bien mérité. Après un bon petit déjeuner, balade en ville et dans les vieux quartiers. Le fleuve est réputé pour ses poissons sacrés mais l'eau si sale qu'on ne voit que les bulles. Les gens vivent dans de petites cabanes et se lavent parmi les immondices, parmi les cochons même plus roses. Un centre Internet nous permet de répondre à tous nos messages.

Mardi 6 avril 1999     BOBO DIOULASSO - BANFORA   (1 heure 30 - 85 kms)

A 10 heures 30, nous prenons le bus pour BANFORA. Les paysages sont ici verdoyants, et à l'approche de la ville, de grands champs de cannes à sucre s'étendent. A 12 heures, nous sommes à BANFORA. On trouve rapidement un hôtel agréable. On part à la découverte de la ville et nous renseignons sur les locations de mobylettes qui représentent le meilleur moyen d'explorer les environs.

Après la grande lessive et une bonne douche relaxante, repas de frites et cinéma. Au programme, du kung fu. Le film est de très mauvaise qualité mais le spectacle est essentiellement dans la salle. Les gens crient, rient, applaudissent tout le long des combats. Pour le prix (1,50 Francs Français), on ne va pas se plaindre !

Mercredi 7 avril 1999     BOBO DIOULASSO - BANFORA

On a trouvé un mobylette pour 40 Francs Français la journée. On peut ainsi se rendre aux cascades situées à 17 kilomètres de BANFORA. On y accède par la piste, en traversant de petits villages. Le temps est idéal, pas trop chaud aujourd'hui. On accède aux chutes par une allée ombragée de manguiers. On reste un moment à se balader, à tremper nos pieds, on est tranquilles. Puis on prend la piste du retour mais aï aï aï, ça fait mal aux fesses sur le porte-bagages. Nous prenons ensuite la direction du lac Tegrela. Cette fois, on longe les rizières. On passe un village de cases et juste avant l'entrée vers le lac, des militaires et une barrière : taxe touristique (2,50 Francs Français) par personne. Ah non ! Alors Thierry sort sa carte militaire en disant que nous sommes également militaires et en mission de repérage en vue de faire venir un peloton français, pour des entraînements. Surpris, les gardiens nous ouvrent sans poser de questions. Nous ne sommes pas à 2,50 Francs près mais nous n'aimons pas payer sous prétexte que nous sommes blancs, donc touristes, donc riches. Le lac est grand mais la balade est vite faite. Séance photo avec des gamins avant de rentrer. A l'hôtel, le gérant nous offre des mangues bien juteuses. Un régal.

Jeudi 8 avril 1999     BANFORA - GAOUA   (4 heures 30 - 200 kms)

Au petit déjeuner : omelette. A 9 heures 15, départ du bus pour GAOUA. Tout le long, les verts paysages nous accompagnent. C'est toujours la piste. On traverse les villages "Lobi" et leur architecture différente : les maisons sont carrées, en terre. A 13 heures 45, nous arrivons à GAOUA. Pour 35 Francs Français, on prend une chambre à l'hôtel "Pony" puis balade en ville. Du haut de la colline, on domine les alentours. Ensuite, on peut apprécier la bière locale "Flag". Pour terminer la soirée, cinéma "Mission impossible". Pas grand monde dans la salle, l'image est bonne mais le son horrible.

Vendredi 9 avril 1999     GAOUA - BOBO DIOULASSO   (5 heures 30 - 200 kms)

Le bus part à l'heure, 7 heures 30 tout juste. C'est reparti pour des heures de pistes et poussière. On est dans un vieux bus sans vitres, mais il roule. A 13 heures, arrivée à BOBO, enfin du goudron. Nous retrouvons le même hôtel qui nous a accueilli lors de notre premier passage. Détente avec un thé, croissant et chausson aux pommes. Le soir, cinéma. La salle est cette fois climatisée.

Samedi 10 avril 1999     BOBO DIOULASSO

Ahhhhhh, grasse matinée. Après le petit déjeuner, nous passons à la gare routière pour se renseigner sur les bus qui pourraient nous conduire à OUAGADOUGOU. Ça parait bien compliqué, les bus partent une fois pleins. Finalement, nous prendrons le train pour OUAGA. On rencontre un Canadien (déjà croisé au Mali, à Mopti) et un Français que nous avions également vu au Mali (SEVARE).

Dimanche 11 avril 1999     BOBO DIOULASSO - OUAGA   (6 heures 45)

Dés 7 heures 30, nous nous rendons à la gare. Nous apprenons que le train prévu à 8 heures ne viendra pas avant midi. C'est trop long, on décide de prendre le bus alors direction le dépôt de la compagnie de transport STMB. Tous les bus sont complets mais coup de chance, une autre compagnie nous propose un départ immédiat. Il est 8 heures 30, départ. On met 4 heures rien que pour sortir de la ville à cause de tous les gens qui montent en route et les nombreux contrôles de police. En plus, le bus est en bien mauvais état. La chaleur est beaucoup plus forte qu'à BOBO DIOULASSO. Nous arrivons à OUAGADOUGOU vers 15 heures 15. Les rues sont vides, tout le monde regarde le match de football Burundi -Burkina qui vient de commencer. Pour la troisième fois, nous nous retrouvons à l'hôtel "Idéal". Le soir, cinéma : "Le chacal". En pleine séance, tout le monde se lève dans la salle. Il y a une bagarre devant l'écran et sur l'écran ! Comme toujours, les gens partent avant la fin du film.

Du lundi 12 avril 1999 au jeudi 15 avril 1999     OUAGADOUGOU

Nous passons les quatre jours suivants à OUAGADOUGOU. On y est tellement bien... On en profite pour effectuer les démarches nécessaires à l'obtention d'un visa pour le GHANA, nous prenons des renseignements sur les bus qui s'y rendent, le prochain n'est que pour vendredi. Dans un magasin climatisé, nous commençons à être connus car nous adorons venir y déguster des grandes glaces. On s'assieds alors sur des chaise, dans l'allée centrale pour mieux les apprécier. La température est très élevée, durant la journée, mieux vaut ne pas sortir. Le soir, on va au cinéma.

Vendredi 16 avril 1999     OUAGA - KUMASI   (15 heures 30 - 700 kms)

A 9 heures, départ pour KUMASI. Hormis les passages de douanes qui, avec les formalités et vérification des bagages, qui prennent un temps fou, la route est belle, le bus confortable.Dés le passage de la frontière, on note que le GHANA est un pays mieux organisé, une architecture plus moderne, avec des bâtiments en ciment, des lignes de signalisation sur les routes.