Samedi 23 janvier 1999     SAINT LOUIS

A SAINT LOUIS, nous prolongeons la discussion devant une bière locale "Flag". Nos amis repartent, peut-être les retrouverons nous à DAKAR. Pas moyen de changer des Travellers chèques. Heureusement, nous possédons quelques dollars en liquide que nous pouvons changer. La ville est petite, agréable, coupée par le fleuve Sénégal et la mer, face à la langue de Barbarie. Sur la plage, de multiples pirogues bariolées attendent le prochain départ pour la pêche. Le centre ville est composé d'anciens immeubles de style colonial. Le soir, on réussit à infiltrer le cercle des officiers. Les nouvelles rencontres ne tardent pas. Baïdi, un gendarme nous offre du Ricard, puis Tony nous invite chez lui pour un autre Ricard et un second repas.

Dimanche 24 janvier 1999     SAINT LOUIS

On réussit enfin à retirer des CFA avec la carte bleue. A midi, nous déjeunons chez Tony, avant de nous balader sur la plage. Le soir, nous retrouvons une fois de plus Tony, Baïdi et tous les autres au Mess des officiers.

 

Lundi 25 janvier 1999     SAINT LOUIS - LINGUERE

Nous quittons l'hôtel de la vallée et nous rendons à la Gendarmerie pour une dernière visite à Baïdi. Il nous conduit à la gare routière. On attend que le minibus soit plein puis direction LOUGA, à 75 kilomètres de SAINT LOUIS. Il faut prendre un taxi jusqu'à une autre gare routière. Là, une fois de plus, il est énervant d'attendre qu'un autre taxi-brousse soit plein. Enfin, il démarre péniblement, poussé par plusieurs bras ! On traverse plusieurs villages de cases, éparpillés dans la brousse. La route est mauvaise, avec de nombreux trous. Nous nous arrêtons régulièrement carla pauvre 404 Break est dans un état de délabrement avancé. Elle ne roule déjà pas bien vite et menace de ne plus rouler du tout. En roulant, la poussière s'engouffre partout. Difficile de respirer ! A 17 heures 30, arrivée dans la toute petite ville de LINGUERE. On prend pour la nuit une chambre dans un foyer. Nous sommes les seuls voyageurs. Puis il faut trouver un véhicule pour OURO SOGUI, à l'Est du SENEGAL. Ca n'est pas chose facile, le coin est tellement reculé que les transports ne sont pas très fréquents. Le soir, rencontre des frères Ndiaye qui nous invitent à prendre le thé.

Mardi 26 janvier 1999     LINGUERE - NDIOUM  (7 heures 30)

Le matin, petit déjeuner avec la famille Ndiaye. En principe, nous aurons un véhicule cet après-midi. En effet, à 13 heures 30, nous nous entassons avec d'autres passagers à l'arrière d'un pick-up 4X4. La piste serpente dans la brousse. Les conditions de voyage sont très inconfortables et la poussière nous recouvre bientôt intégralement. Les villages de cases ressemblent à un groupement de gros champignons. On rencontre aussi de grands troupeaux. A LABGAR, changement de voiture. Nous sommes dans l'Afrique profonde. Les villages sont à plusieurs heures de piste d'une ville, la vie s'y écoule si calmement... C'est superbe. A 20 heures, arrivée à NDIOUM. Un passager nous invite spontanément chez lui pour la nuit.

Mercredi 27 janvier 1999     NDIOUM - KIDIRA   (9 heures 30)

Ces gens n'ont pas grand chose matériellement mais une famille nous a accueillis d'une manière formidable. Ils ont mérité quelques cadeaux de notre part. Puis la traditionnelle photo de famille s'impose. Il est ensuite temps de prendre un minibus pour OURO SOGUI, à 200 kilomètres de NDIOUM. On s'arrête dans toutes les petites villes. Un berger grimpe dans le bus avec ses chèvres. La route est longue... A OURO SOGUI, changement de bus. 4 heures 30 sont nécessaires pour encore parcourir 200 kilomètres. Nous arrivons à BAKEL à 19 heures 15. Nous avons de nouveaux problèmes d'argent. Les dollars nous sauvent. Nous ne sommes plus qu'à une heure de KIDIRA mais il n'y a pas assez de passagers pour remplir une voiture. On attend, dans l'incertitude de partir ce soir. Et faute d'argent, on ne peut même pas s'installer dans le seul petit hôtel de la ville. A 22 heures 30, le chauffeur nous fait signe. On part, ouiiiiiii. De KIDIRA, un train doit partir vers 2 heures du matin pour DAKAR. Mais à la gare, on nous dit qu'il partira lorsqu'un autre train arrivera. Bref, on n'est pas partis. En payant nos billets de train, on n'a plus un sou. On dort d'un seul oeil dans le hall de la gare, par terre.

Jeudi 28 janvier 1999     KIDIRA - DAKAR   (21 heures)

A 5 heures 30, notre train entre en gare, il vient de BAMAKO au MALI. Une fois installés dans le compartiment, l'attente continue. A 8 heures 25, ça bouge enfin. C'est lent, très lent... et DAKAR est si loin... Jusqu'à TAMBACOUNDA les secousses sont fortes. On fait halte dans plusieurs petites villes et les gens accourent de tous les côtés pour vendre fruits et petits sachets de nourriture. A TAMBACOUNDA, plein de gens descendent et personne ne monte. Voilà qui est étrange, pour une fois nous ne sommes plus serrés. Lorsque le train repart, on apprend que le reste du trajet est beaucoup plus rapide en bus ! A KIES, branle bas le combat à 3 heures du matin. Une dame près de nous descend en dernière minute. On a juste le temps de lui balancer ses affaires par la fenêtre avant le départ. Ça réveille ! Nous sommes maintenant seuls, on peut s'allonger.

Vendredi 29 janvier 1999     DAKAR

Réveil à 5 heures 15. Nous sommes à DAKAR depuis 15 bonnes minutes. Il est trop tôt pour aller à l'hôtel et DAKAR à la réputation d'une ville dangereuse. Pas question donc de sortir alors qu'il fait nuit, avec les sacs à dos, sans savoir trop ou aller. Jusqu'à 7 heures 15, nous voici de nouveau là, à attendre dans le hall de gare. Puis nous trouvons une chambre à l'hôtel "Mon Logis". Pour 5000 CFA (50 Francs Français), c'est sans doute le moins cher de DAKAR, mais situé dans le quartier le plus dangereux. On peut enfin changer nos travellers chèques. Nous sommes riches ! On ressort de la banque avec les sous dans les chaussettes. Puis nous allons à l'ambassade de GAMBIE. Le visa est trop cher pour ce petit pays. Alors on se rabat sur l'ambassade de GUINEE. C'est cher aussi (200 F par personne). En revanche, on doit avoir de bonnes têtes car le consul nous accorde un visa de deux mois et le fait immédiatement.

Dimanche 30 janvier 1999     DAKAR

Après toute la poussière accumulée, notre garde-robe avait bien besoin d'un bon décrassage. On prend plaisir à se balader vers le port et visiter l'hôtel Teranga, le plus cher et le plus luxueux de DAKAR. Le soir, on s'offre un apéritif en achetant un petit carton de vin.

Dimanche 31 janvier 1999     DAKAR

Toute la journée, visite de la petite Ile de Gorée, située à seulement une demi-heure de bateau de la capitale. Pas de voitures, des ruelles étroites, on a vite fait le tour.

Lundi 1er Février 1999     DAKAR - FOUNDIOUGNE   (7 heures)

Lever à 7 heures. A la gare routière, un voleur tente de dérober le porte monnaie. Betty parviens à agripper le pickpocket qui finit par lâcher nos précieux sous. Ouf ! A 8 heures 40, départ. Et à KAOLACK, nous nous entassons dans un autre mini bus. On se croirait dans une boîte de sardines. En plus c'est le "bordel", la gare routière est grouillante de monde, il faut faire attention à tout et ne pas donner l'argent du bus à n'importe qui. On devient très méfiant. A 15 heures 30, nous arrivons à FOUNDIOUGNE. L'endroit est relaxant, au bord de la mer. Pour nous détendre, balade près du port de pêcheurs. Le soir, 10 Francs suffisent pour nos deux repas. Ce matin, nous prenons un bac pour nous rendre de l'autre côté du fleuve pour une balade dans la brousse. L'après-midi, la chaleur est trop forte, nous retournons à l'ombre de notre petit bungalow en attendant que le soleil baisse. Puis nous prenons un Ricard offert par le propriétaire du "campement Morgan", un Français.

Mercredi 3 février 1999     FOUNDIOUGNE - ZIGUINCHOR   (14 heures)

Lorsque nous quittons l'hôtel à 6 heures 30, tout est encore endormi. Nous arrivons les premiers à la gare routière, le bus est donc loin d'être plein. A 8 heures, la vie reprend son cours lentement, le bus démarre. A 9 heures 45, nous sommes à KAOLACK. Un autre bus doit nous conduire à ZIGUINCHOR, une fois plein bien sur. On ne repart qu'à 11 heures. La route traverse la GAMBIE, donc, passage de douane. Il faut payer une sorte de visa de transit. En négociant dur, de 10000 CFA, on baisse à 7500. Au terme d'une route très accidentée, nous arrivons face au fleuve GAMBIE. Une longue file de véhicule attend son tour pour prendre le bac. Durant les 3 heures d'attente, on passe le temps en compagnie de militaires qui nous offrent cacahuètes et thé. Dans ce petit pays coincé par le SENEGAL, on parle anglais. Sur l'autre rive, autres formalités de douane. Un flic menace de nous faire faire demi-tour car nous ne sommes pas descendus du bus pour nous présenter ! Nous nous lançons alors dans de grandes discussions pour pas grand chose. Il veut surtout se donner de l'importance. Enfin il nous laisse passer. De nouveau au SENEGAL, nombreux contrôles militaires avec vérification des passeports. La route est longue, on traverse de nombreux villages toujours composés de petites cases. Puis la nuit tombe, on n'en voit plus la fin... Vers 22 heures, nous prenons une chambre au "Bel Kady", petit hôtel de passe dans le centre de ZIGUINCHOR (4000 CFA = 40 Francs Français la chambre).

Jeudi 4 février 1999     ZIGUINCHOR - CAP SKIRING   (70 kilomètres)

Le matin, nous nous rendons à l'ambassade de GUINEE BISSAU, en vue d'obtenir un visa. Mais à cause des combats actuel, nous ne pouvons y mettre les pieds. L'après-midi, taxi pour CAP SKIRING. La distance n'est pas longue mais les contrôles de police se succèdent. Il faut sans cesse descendre, subir une fouille des sacs, montrer pattes "blanches". Il faut dire qu'il y a seulement quelques jours, des conflits avaient lieu dans cette partie de Casamance pour l'indépendance de la région. Nous nous installons au campement "Karabane", au bord de la grande plage, et à environ 1 kilomètre de la ville. Les deux jours suivants : détente. Au programme, plage, cartes postales, balades, soirées animées au village... On rencontre aussi quelques touristes.

Dimanche 7 février 1999     CAP SKIRING - ZIGUINCHOR   (1 heure)

Le trajet est plus rapide qu'à l'aller. Les contrôles de police se passent rapidement. Le conducteur nous dépose devant l'hôtel. Le soir, consultation Internet et bon repas pour 7 Francs.

Lundi 8 février 1999     ZIGUINCHOR - DJAOBE   (5 heures 30 - 270 kms)

A 6 heures 30, nous quittons l'hôtel. Départ à 8 heures pour KOLDA en taxi-brousse. Les paysages de brousse sont chouettes, avec de temps à autres les villages qui apparaissent. Tous les quelques kilomètres, contrôles militaires et fouille de bagages. En tout, 16 contrôles ! A 11 heures 30, arrivée à KOLDA et re-départ pour DJAOBE à 12 heures 15. On arrive à 13 heures 30, ça a bien roulé. Il nous faut prendre un autre taxi pour KUNDARA, en GUINEE. La voiture n'est pas pleine mais le chef de gare nous assure que nous n'aurons pas une longue attente.

Pour négocier le coût du transport, on joue les fauchés. Ce qui n'est pas tout à fait faux car ici non plus, pas moyen de faire du change. Il fait chaud. Lentement, les heures passent. A 16 heures 30, nous sommes toujours assis sur un petit banc et jusqu'ici personne ne s'est présenté pour remplir la voiture ! C'est loooooooong ! 17 heures 30, 18 heures 30... rien ne bouge, marre ! On ne peut même pas s'éloigner, il faut surveiller les sacs. Et le chef qui nous disait que la voiture était presque pleine !

20 heures 30, toujours là, au même endroit ! On n'a pas de quoi se payer l'hôtel, il ne nous reste plus que 20 Francs. en poche. Dans une échoppe, on se prend des petits pains et un café au lait. Il est peu probable que nous partions ce soir mais pas le choix, il faut attendre. Pour la nuit, les gendarmes nous proposent de nous offrir l'hôtel mais nous ne voulons accepter. Finalement, on passe la nuit sous un porche, à côté de la Gendarmerie.

Mardi 9 février 1999     DJAOBE - KUNDARA

A 7 heures, la ville s'éveille. On remercie les gendarmes qui ont veillé sur nous et nos affaires toute la nuit, puis retour à la gare routière. L'attente reprend... Doucement, la voiture se charge. Et même une fois tout ficelé sur le toit, ça traîne encore.

A 12 heures, départ. On s'entasse à 12 dans la voiture. Plus de route, il faut subir les secousses liées au mauvais état de la piste, la chaleur, la poussière. Beaucoup d'arrêts Police et Gendarmerie avant le passage de la frontière.